Une nouvelle fois fois l’extrême droite parvient au second tour de l’élection présidentielle, et c’est une immense défaite du débat démocratique, alors que les thèmes majeurs ont été si peu abordés (écologie en tête).
C’est aussi un impératif d’humilité pour le pouvoir en place ; beaucoup de gens ont été humilié et ce score du RN doit interroger, remettre en cause profondément. Une inflexion – via des mesures concrètes – du programme du président sortant est nécessaire pour que des éléments tangibles témoignent d’une réelle compréhension des messages envoyés au premier tour. Ce scénario “souhaité” de second tour qui s’en réjouit aujourd’hui alors que les écarts semblent si faibles et que l’abstention menace.
Pour autant considérer que Le Pen et Macron se valent, non pas en termes de programme mais de valeurs (car c’est ça qui compte, le programme ne valant que le temps de l’élection et sera remis en cause par les événements et la conjoncture) traduirait une profonde méconnaissance des enjeux. Le RN – dédiabolisé dans sa seule façade – reste un parti fasciste quand le parti présidentiel reste un parti démocratique malgré tout ses défauts. Marine Le Pen a publiquement annoncé que son père aurait sa place dans son gouvernement. Les anciens soutiens du front national, le vrai visage du RN, sont aux portes du pouvoir. Les conséquences immédiates d’une arrivée de l’extrême droite entraîneraient un déchirement de la société française (riche de sa diversité et de son ouverture sur le monde), une dislocation de l’Union européenne (garant de notre prospérité économique à minima), d’atteintes à notre état de droit (notamment dans les révisions constitutionnels imaginées pour mettre en place la préférence nationale) et enfin nous placerait dans l’orbite de Poutine qui asservit ses satellites ; les déclarations de Marine Le Pen sur ce sujet ne laisse pas de place au doute.
Mon vote ira du côté de l’État de droit et de la Démocratie, et ce sera donc Emmanuel Macron sans hésitation aucune.
Vincent Vaudour