Transformation d’un quartier industriel, création d’un écoquartier, arrivée possible d’un lycée, nouvelles plantations, logements…
La ZAC des Arues a fait couler beaucoup d’encre. Entre inquiétudes légitimes, raccourcis rapides et idées reçues, difficile de démêler le vrai du faux.
Notre rédaction fait le point, dans un format clair et pédagogique.
La municipalité envisage-t-elle bien 1600 logements ?
Verdict : Plutôt vrai — mais sur 15 ans minimum
Le chiffre circule beaucoup : 1600 logements. En réalité, il s’agit d’environ 1500 logements, programmés sur trois phases probablement jusqu’en 2040 au moins du fait des retards.
Pourquoi est-ce important ?
Parce que cela représente environ 100 logements par an, même si c’est deux fois moins que les objectifs fixés par l’État pour Châtillon (~200/an), beaucoup moins que sur la mandature précédente et considérablement plus que la mandature actuelle ou seul un petit immeuble a été construit.
La municipalité explique vouloir concentrer les constructions dans ce secteur, pour éviter d’impacter les zones résidentielles existantes.
Avant 2020, un immense quartier de bureaux était-il prévu ?
Verdict : Oui, et bien plus dense que le projet actuel
Deux projets avaient déjà obtenu un permis, totalisant plus de 55 000 m² de bureaux.
Avec les autres surfaces envisagées, le total dépassait 70 000 m².
Un changement majeur de philosophie est donc intervenu après 2020 et d’autant plus nécessaire que du fait du COVID il y a beaucoup de bureaux vides :
Aucune concertation n’aurait eu lieu : vrai ou faux ?
Verdict : Faux — un cycle complet de rencontres a été organisé
Pendant près d’un an, plusieurs formes de concertation ont été menées :
Concertation locale :
- Réunions avec le conseil de quartier
- Réunions de riverains
- Échanges avec les acteurs économiques
- Réunion avec le comité d’urbanisme
Concertation publique :
- Balade urbaine
- Réunions publiques
- Journée d’information mobile
- Rendez-vous individuels réguliers
Bref : la concertation a bel et bien existé même si chacun est libre d’en juger la qualité ou la portée.
Le projet des Arues, c’est quoi ?
La création progressive d’un écoquartier complet
Le secteur, aujourd’hui composé de bâtiments industriels vieillissants et très minéralisé, doit devenir un quartier mixte, vert et équipé.
Un quartier plus nature
- Désimperméabilisation massive
- Élargissement de la coulée verte
- Plantation de nombreux arbres
- Lutte contre les îlots de chaleur
Des équipements pour les familles
- Terrain réservé pour un lycée
- Construction d’une école de 13 classes
- Ouverture d’une crèche
- Commerces de proximité
Une offre résidentielle variée
- Accession libre
- Logements locatifs
- Logements sociaux
- Accession à prix maîtrisé
Mobilités et cadre de vie
- Requalification complète de la rue Louveau
- Espaces publics repensés
- Forte place aux mobilités douces
Pavillons et identité du quartier
- 2/3 des pavillons présents dans le périmètre sont conservés
- Environ 10 pavillons directement concernés par des négociations
- Hauteurs limitées à proximité des zones pavillonnaires
La municipalité bétonne-t-elle la ville ?
Verdict : Non — la stratégie va plutôt dans le sens inverse
Cette question revient souvent, mais les éléments du projet montrent une logique différente.
1 — Une construction concentrée, pas dispersée
Plutôt que d’autoriser de nouvelles opérations dans toute la ville, la municipalité choisit de regrouper la majorité des nouveaux logements dans un secteur très dégradé et peu habité.
2 — Plus de nature, moins de surfaces bétonnées
L’écoquartier prévoit :
- des sols perméables,
- des espaces verts plus vastes,
- la réduction des surfaces goudronnées,
- le renforcement de la trame verte et notamment l’élargissement de la coulée verte.
C’est l’inverse d’une densification “dure”.
3 — Un ralentissement marqué de la construction depuis 2020
Les années précédant 2020 comptaient environ 200 logements/an.
Depuis 2020, moins de 10 logements/an ont été autorisés
Conclusion générale
La ZAC des Arues est un projet structurant, qui engage Châtillon sur 15 ans.
Les grandes lignes :
Ce qui change :
- un secteur industriel transformé en écoquartier,
- plus de nature et moins de minéralité,
- un lycée attendu depuis longtemps,
- des logements variés pour répondre à des obligations nationales,
- une concentration des constructions pour préserver ailleurs.
Ce qui ne change pas :
- l’identité pavillonnaire des abords du quartier,
- la volonté de maîtriser la densification,
- l’ambition de renforcer les équipements publics.